NOTES
La formule du « corbeau paré des plumes d'autrui » sera de nouveau utilisée en II, 3, 1 -voir la note à « Corbeau paré de nos plumes ».
Dans tout le paragraphe Hugo mêle et confond l'emploi de sources documentaires, l'adaptation à la scène d'une trame narrative existante, la création d'une oeuvre nouvelle fondée sur un récit déjà porté à la scène par un autre auteur et la réfection d'oeuvres antérieures.
Pour cette première série de noms:
- Eschyle est souvent invoqué par les commentateurs de Shakespeare, Villemain en particulier, à titre de comparaison et pour une égale puissance dramatique, mais guère comme source d'inspiration;
- Boccace, dont la Nouvelle IX du Décaméron offre le sujet de Tout est bien qui finit bien selon François-Victor Hugo qui en donne le texte en annexe (ouvrage cité, tome VI Les Comédies de l'amour, p. 486), est aussi un intermédiaire pour Troïlus et Cressida;
- Bandello, dont les Nouvelles fournissent à Shakespeare, via Belleforest, l'intrigue de Beaucoup de bruit pour rien ( F.-V. Hugo, tome VI Les comédies de l'amour, p. 35 et suiv.) ainsi que de Le Soir des Rois (tome XIV Les Farces, p. 47 et suiv.) et, via Pierre Boisteau, Arthur Brooke et William Paynter, de Roméo et Juliette (tome VII Les Amants tragiques, p. 32 et suiv.);
- Holinshed, pour ses Chroniques d'Angleterre, Ecosse et Irlande où Shakespeare trouve la matière des drames historiques de la guerre des deux Roses et de l'histoire de Macbeth (F.-V. Hugo, tome III Les Tyrans, p. 9 et suiv.);
- Belleforest: la cinquième de ses Histoires tragiques raconte celle de Amleth, prince de Danemark;
- Benoist de Saint-Maur qui insère dans son Roman de Troie le récit des amours de Troïlus et Briseïda et inspire via Boccace et Chaucer, Troïlus et Cressida. (tome IV Les Jaloux, p. 18-32.)
Dans ces cinq derniers cas, personne n'a jamais accusé Shakespeare de pillage.